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Sektarism: interview in Portuguese

Interview in Portuguese with Sektarism inside the digital magazine Versus Magazine

Thanks to Cristina Sá for the translation. The french version is available for consultation below.

 

Quand est-ce que cette journée sacrée a commencé ? Quels ont été les principales étapes de ce voyage spirituel ?

Sektarism en tant que tel a été formé en 2005, pour une première sortie (la demo L’offrande) en 2008. En réalité le parcours spirituel -ou plutôt les parcours, un pour chaque membre, tous différents- remonte à bien plus longtemps. Il a fallu un certain temps avant que des projets en désirs parviennent à maturation et que les bonnes personnes se rencontrent, afin de permettre à l’extension doom des Apôtres de se constituer. Les racines en sont plus profondes.

Sektarism fait de la musique ? Du théâtre ? Les deux ? Car tout en vous semble être imbu d’un profond dramatisme.

Si nous ne devions coller qu’une seule étiquette sur notre style, ce serait holy ritual doom. Je crois que cette appellation résume le mieux ce que nous faisons. Sektarism est une entité musicale, évidement. Théâtrale non. Il y a bien une certaine théâtralité dans la façon dont nous nous produisons sur scène, mais d’une part il en est ainsi d’énormément de groupes (et dans un sens cette théâtralité est commune au metal et même au rock ‘n roll au sens large, même sans costumes), et d’autre part si « théâtre » implique de jouer un rôle défini à l’avance alors cela ne colle pas avec l’esprit d’improvisation et de lâcher-prise qui nous anime. Nous faisons une forme d’art brute et vivante qui emprunte principalement au doom mais pas seulement, et qu’il serait au final réducteur de vouloir trop classifier.

D’où est venue l’idée de créer un collectif capable de produire une telle manifestation artistique ?

Le groupe a été fondé comme un nouveau visage des Apôtres de l’Ignominie. Il y a eu à l’origine cette congrégation de personnes animées par un rapport commun à la musique et au satanisme, qui s’est initialement articulé autour des groupes Malhkebre et Darvulia. Mais rapidement le désir s’est fait sentir de véhiculer les idées et conceptions des Apôtres sous d’autres formes musicales, le black metal seul ne permettant pas d’exprimer correctement tout le panel d’émotions que nous avions. Il a été naturel de s’orienter vers une forme de musique lente, massive et oppressante, permettant d’appréhender pleinement la transe que doit induire la musique sacrée.

Peux-tu mentionner des groupes animés d’un esprit pareil (ou semblable) en France (ou ailleurs) ?

Il y a de nombreux groupes dans lesquels nous nous reconnaissons, et qui dans une certaine mesure nous influencent. Pour la France nous pouvons citer Monarch par exemple. Si il y a une référence étrangère qui tient particulièrement à cœur, par son idéologie, son approche du  son et son aura, c’est assurément STABAT MATER. Le sentiment de putréfaction spirituelle, de cruauté, de noirceur dépourvue de tout compromis humaniste est une immense influence pour nous. Ecoute un titre comme « Chambers of torture » pour comprendre ce qui anime Sektarism.

Qui fait la musique dans le groupe ?

C’est principalement Messiatanik Armrek (guitare) qui écrit les riffs servant de base aux morceaux. L’ensemble est ensuite travaillé en commun par le groupe.

Quelles influences inspirent la musique de vos productions ?

Ce monde désolant et décadent, l’absence de vision de nos contemporains, le spectacle des crimes et de la souffrance faisant tourner sans fin la roue de l’existence, broyant vie après vie de façon implacable… ce monde ne mène nulle part si l’on a pas ancré en soi la quête d’une élévation, quel que soit le chemin que l’on lui fait prendre. Seul l’individu allant au bout de lui-même peut y parvenir, et seul le soutient d’une assemblée de frères et sœurs allant sur la même voie peut y aider. Sektarism utilise le collectif pour élever l’individu, quand notre société érige l’individu en absolu pour mieux le noyer dans la masse. Ce monde nécessite définitivement qu’on lui fasse la guerre.

Et qui écrit les mots (plutôt les « vociférations ») pour les compositions de Sektarism ?

Eklezjas’tik Berzerk et Messiatanik Armrek sont responsables de l’écriture des textes, toujours posés par-dessus la musique une fois celle-ci complétée.

D’où vient l’inspiration pour cette partie de vos pièces artistiques ?

Des mêmes horreurs et déceptions que pour la musique décrites plus haut. Tout est lié.

Avez-vous eu des expériences qui puissent vous aider à créer l’enveloppe dramatique pour vos œuvres et leur présentation ?

Il y a peu et trop à répondre à cette question à la fois. Sektarism est la matérialisation de ce que nous sommes, c’est assez simple. Chaque difficulté, chaque rencontre, chaque méditation peut être une expérience. Elles font partie de notre vie quotidienne, nous les accumulons et les utilisons. C’est avant tout un processus humain, que chacun de nous poursuit à sa façon.

C’est comment enregistrer un album de Sektarism ?

C’est un processus que nous souhaitons garder le plus naturel possible. La structure des titres est travaillée à l’avance mais leur enregistrement est fait live en studio, tous ensemble, en une seule prise. Le but est de conserver le plus possible de spontanéité et d’authenticité. Et tout comme pour les concerts, chercher une transe qui donne en retour une vibration unique à la musique. C’est une façon risquée de faire car on ne peut que difficilement retoucher les erreurs, même si nous pouvons en conserver sur l’enregistrement final.

Si j’ai bien compris, concerts et séances d’enregistrement coïncident. Est-ce que vous répétez les présentations, ou vous n’en faîtes qu’une pour chaque manifestation artistique ? (Je n’ose pas parler exclusivement de musique.)

Non, ces deux exercices ne sont pas liés. Nous enregistrons live en studio, donc sans public. Quant aux concerts nous n’en avons enregistré qu’un seul : la cérémonie de mars 2015 aux Voûtes, à Paris. Une cérémonie déroulée dans des conditions particulières, qui a été pour nous une grande réussite et que nous tenions à célébrer via une tape live limitée.

Est-ce que ce nouveau lancement est très différent des précédents ?

Non, c’est plus l’aboutissement d’un travail étalé sur plusieurs années et une évolution logique, technique et stylistique. Le résultat d’une continuité, même s’il comporte certains objectifs qui nous recherchions et que nous avons atteints, notamment et terme d’artwork ou de durée des titres.

À qui a été confiée la tâche de faire l’illustration pour la couverture de cet album ? Cela a un air tout médiéval (comme ça se doit pour un album qui s’appelle «La Mort de l’Infidèle».)

La conception en revient à Mystik Dementia, collaboratrice des Apôtres de longue date et qui a déjà accompli un travail remarquable pour Malhkebre notamment. Encore une fois elle a réussi à mettre en forme les visions les plus adaptées à cette épître. L’album n’aurait pas pu avoir un autre visage, c’est à elle que nous le devons.

Qui est cet Infidèle, qui est devenu le thème central de cet album ?

L’infidèle a plusieurs visages. Il est celui qui se détourne de la voie, qui renie ses principes, qui abandonne. Celui que ne veut plus se montrer digne de la Révélation. Celui qui rejette ses frères. Il doit être puni, vilipendé et pardonné non pour son bénéfice mais pour le nôtre. Mais l’Infidèle est aussi celui qui n’ayant pas de chemin ne veut pas en avoir, c’est l’âme vide, le cœur froid, le matérialiste, l’athée, celui qui prône le confort et la facilité comme fin en soi dans un monde cynique à son image. Celui-ci et ce monde doivent mourir, pour eux aucun pardon n’est possible, car il est plus grave de refuser d’affronter les épreuves qui nous sont tendues que d’échouer à le faire.

Où êtes-vous allés/irez-vous répandre votre message ?

Notre prochaine cérémonie aura lieu au festival de l’Homme Sauvage à Aspet, dans les Pyrénées, les 29 et 30 septembre. Une date importante en compagnie de Stille Volk, Treha Sektori, Common Eider King Eider et de nombreux autres artistes de renom des scènes doom, rituelle ou ambiante. Ce festival est un concept en lui-même, une célébration des énergies primaires, nous sommes impatients d’y être.

Veux-tu laisser un dernier message à nos lecteurs ?

A.M.S.G.

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